Tes longs doigts blancs couraient
Comme un cabri agile
Gambadant sur les blés,
Audacieux mais fragile.
On aurait dit la mer
Moutonnant en sa vague :
Ondulation calme et claire
Qui jamais ne divague.
Ton doigt plus que précis
Commandait à la houle
Des blancs et noirs glacis
Massés comme une foule
Sur le clavier fougueux
Que tu domptais des yeux.
Patiemment tes dix fées
Soumettaient leur délire
Avec leur tendre allié :
Ton délicieux sourire.
Pour faire une concession à Verlaine qui demandait qu’on préférât l’impair.
Un dérapage en somme, et puis certaines vagues de la mer… divaguent
et puis cette pianiste-là avait effectivement quelque chose… de plus que les autres !
Un vrai pied pour moi !
Merci de ton clin d’oeil
A plus l’ami
Cette « pianiste-là » c’est « le pied », soit, moi j’en perds les pédales … pardon Armand pour cet affreux raccourci, c’est prendre à contre-pied cette belle évocation des yeux, des mains, du sourire de « la femme », comme tu sais si bien le faire, ici et dans beaucoup d’autres de tes poèmes. Quant à la référence à Verlaine, chapeau ! « De la musique avant toute chose, et pour cela préfère l’Impair … » le thème du mois n’est pas loin. Mais, impair ou non, j’emprunte à l’éditorial de notre Président cette conclusion : » au-delà des particularismes, le langage du coeur est un battement vivant dans l’Eternité qui gère le futur «