Dans un immense clos, royaume du platane,
Le matin s’appauvrit des nocturnes parfums ;
Une chorale ailée, en rythmes peu communs,
Allègrement distille une aubade occitane.
L’onde abyssale épouse une danse gitane,
Insensible aux accords des rivages cajuns ;
L’orbe stellaire irise à peine les embruns
Que soulève parfois la vive tramontane.
D’une invisible nef, notre ange troubadour,
D’échos harmonieux, tel un hymne à l’amour,
Au fil des jours séduit la frange léonine.
Tout son bonheur se fond où sa musique tend
Pour mieux griser d’un art une tendre ménine :
La mer ganse d’azur l’âme du Fou chantant !