Lorsque mon ombre longiligne
Un jour aura franchi la ligne
Franchi la ligne d’horizon
De cette vie qui nous anime
Épargnez-moi les pantomimes
Les prières, les oraisons
Zonzon
Pas de sermons eucharistiques
Pas de litanies de cantiques
De « kyrie-eleison »
Mais quelques refrains romantiques
Quelques mélodies sympathiques
Pour me laisser au diapason
Zonzon
Que l’on me joue et c’est ma tare
Accompagnés par des guitares
De jolis concerts de chansons
Que l’on me chante pêle-mêle
Georges Brassens Claude Lemesle
David Mac Neil Renaud Souchon
Zonzon
Sur la tombe où l’on va me mettre,
Il n’y faudra ni dieu ni maître
Ni croix, ni croissant, ni blason
Mais que souffle un vent anarchiste
De mes vieilles amours gauchistes
Sur quelques mètres de gazon
Zonzon
Comme monument funéraire
Pour finir mon itinéraire
Que l’on me sculpte sans façons
En guise de pierre tombale
Une belle Harley qui trimbale
Le vieux motard dans son blouson
Zonzon
La fin de course sur la terre
Du vieux coyote solitaire
Attendra bien quelques saisons
Toujours présent dans la bagarre
Je ne suis pas encore en gare
Pas pour demain la crevaison
Zonzon
Suis pas pressé que l’on m’enterre
Pas pressé qu’on me fasse taire
Ni ma guitare et mes chansons
Où s’entremêlent l’espérance
La colère et la tolérance
La joie l’amour la déraison
Zonzon
Il faudra que la mort soit douce
Que pas trop fort elle me pousse
Pour me transformer en glaçon
Et que l’on défile à ma porte
Pour savoir que le vent m’emporte
Vers le néant sans rémission
Zonzon
Pour le condamné vers la mort
Mon dernier vœu sans un remord
Ma toute ultime inclinaison
C’est contre une femme lascive
Dans une étreinte convulsive
Consumer ma terminaison
Zonzon
Lorsque mon ombre longiligne
Un jour aura franchi la ligne
Franchi la ligne d’horizon
Que je reste dans vos mémoires
Par mes pamphlets par mes grimoires
Par mes refrains par mes Zonzons
Zonzon