J’avais déjà choisi la branche du lilas
A laquelle accrocher l’instrument de musique,
Quelques tubes d’acier, assemblage magique
De trois fils de nylon en un doux entrelacs.
Du passage du vent naissait la mélodie,
Un refrain nuit et jour sans cesse inachevé,
Chant mêlé d’un soupir à mon cœur enlevé,
Concerto, symphonie ou douce rhapsodie.
Métronome joyeux de mon secret tourment,
Il berçait mon chagrin dans l’âme de ses notes,
Charmes ensorceleurs comme autant de menottes
Autour de tes poignets, garants de ton serment.
Mais un soir, souviens-toi, le gardien de mes rêves
A préféré se taire et le zéphyr en vain
Se faufile toujours, comme un souffle divin,
Jusque dans le plaisir d’espérances trop brèves.
Il me semble parfois dans le silence ouïr
Le glas de notre amour et l’angoisse me glace ;
Alors abandonnant mon crayon, je t’enlace,
Et mon corps par le tien se prépare à jouir.
(Extrait du recueil Du côté de tes Yeux – 2002)