Arômes verts des foins dans la combe mouillée,
Riche senteur du sol ouvert par les labours,
Odeur lourde des bois sous leur voûte rouillée
Par les brumes d’automne et la fuite des jours.
Vous m’entourez ce soir, parfums de mon enfance,
Vous émanez en moi du fond de ma douleur,
Vos effluves troublants avivent ma souffrance
Et mêlent aux regrets l’amertume des pleurs.
Je retrouve enfouis parmi les fleurs fanées
Les étés rayonnants des lointaines années
Et tous les rêves nés au seuil de l’avenir.
Comme au chevet d’un mort on apporte des gerbes,
Vous accourez chargés de frissonnantes herbes
Entourer le cercueil où dort mon souvenir.