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La création artistique peut-elle isoler ?

Publié le 1 juin 2010 dans Sondages. 15 Commentaires

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15 Réponses à “La création artistique peut-elle isoler ?”

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Katy Loby
1 juin 2010 à 11:38

Elle peut isoler pour celui qui garde pour lui ce qu’il fait , peint ou écrit… celui aussi qui reçoit des coups sur ce qu’il ose produire et qui ne serait pas « compris » de ses pairs, elle peut isoler celui qui ne se sent pas assez de talent au regard de ce que font les autres … qui se sent en « décalage » dans son temps et dans son oeuvre …
Mais elle peut être une véritable ouverture sur le monde, sur les yeux des autres, sur leurs coeurs, sur leurs réflexions par ce qui est nouveau, qui dérange, qui plait, ou qui interroge…
Ce peut être le fruit de tant d’échanges, de tant de fierté pour un si court passage dans cette vie ..le fait de faire quelque chose avec son coeur , avec ses tripes , avec l’envie de partager , c’est déjà tant…
Marie France Genèvre
1 juin 2010 à 13:46

Elle isole si on ne la diffuse pas, ne la partage pas.
Claudio Dante Enzo Boaretto
1 juin 2010 à 15:58

elle PEUT isoler, bien sûr, mais elle PEUT aussi faire tout à fait le contraire, par exemple, éviter l’isolement du créateur par la communication de ses oeuvres….
kwiatkowski pascal
1 juin 2010 à 19:52

Elle peut isoler un temps du stress quotidien, des rapports conflictuels, des problèmes liés à l’argent ou … à la famille. Retour au sources, elle permet de retrouver en soi une certaine paix intérieure, un sens à la vie dans l’accomplissement d’ une réalisation intime, la recherche du beau (du divin pour certains).
La création se partage aussi avec ceux qui nous entourent… ou avec des inconnus quand il y a vibration au diapason de l’amour!
Zaz
1 juin 2010 à 21:57

Ecrire, peindre, composer sont des activités souvent solitaires. Mais après, il y a le partage, pour le meilleur et pour le pire. Et souvent le véritable artiste n’a alors qu’une envie : se retrouver seul en face de sa page blanche, de sa toile vierge, de son piano ou de sa guitare.
isabelle rose P
1 juin 2010 à 23:32

Je dirais qu’elle isole quand elle n’est surtout pas BIEN partagée avec au moins un proche ou un étranger et

ma pensée semble trouver son écho dans cette réflexion de Pascal :

» La création se partage aussi avec ceux qui nous entourent… ou avec des inconnus
quand
il y a vibration au diapason de l’amour! «
Marie France Genèvre
2 juin 2010 à 13:51

La phase de créativité peut demander un certain isolement
Après, il y a la phase de « lancement »…
Joelle di SANGRO
2 juin 2010 à 15:25

A lecture du commentaire de Pascal me vient cette interrogation:

La création est-elle un refuge?

Toute passion est-elle un refuge?

S’immerger passionnément dans toute forme de création, est-ce vivre plus intensément ou choisir de ne plus vivre que pour et par la création?

Créer, est-ce vivre davantage ou choisir de » brûler » sa vie au feu de sa passion ?
Zaz
2 juin 2010 à 15:44

Plus qu’un refuge, je pense que la création est un exutoire et s’immerger passionnément dans toute forme de création est en quelque sorte trouver une raison de vivre. C’est tellement difficile de savoir pourquoi nous sommes là alors que nous ne l’avons pas choisi !
Créer, c’est à la fois vivre davantage et » brûler » sa vie au feu de sa passion. Parfois aussi, hélas, condamner ses proches au même sort. Surtout quand, comme nous les amateurs, les artistes créent « à temps perdus », quand ils ont fini de travailler pour « gagner leur vie » et donc forcément au détriment de leurs conjoints, de leurs enfants, de leurs parents, de leurs amis. Mais s’ils continuent de nous aimer malgré cette passion dévorante, c’est tout de même que nous leur apportons un petit plus, peut-être justement cette « vibration au diapason de l’amour » dont parlait Pascal.
Joelle di SANGRO
2 juin 2010 à 18:27

Une petite parenthèse à la pensée d’Isa et qui vaut ce qu’elle vaut…

Isa écrit:

» C’est tellement difficile de savoir pourquoi nous sommes là alors que nous ne l’avons pas choisi! »

Avec, peut-être une réponse

Nous sommes là pour exercer ce don merveilleux qu’est la faculté d’admirer.

L’univers, ses merveilles, sont si grands que mille vies ne suffiraient pas à assez s’extasier…et nous ne pouvons au cours de la nôtre, si courte, prendre assez de ce temps pour le faire vraiment…

De plus, avons nous vraiment conscience de tout ce qui nous est offert?
nicole METIVIER
3 juin 2010 à 07:48

Créer : c’est offrir son regard sur le monde au travers de ses aspirations, ses ressentis, ses valeurs mais c’est aussi accepter le regard de l’autre qui nous renvoie, en miroir, notre propre reflet. C’est, également, une façon d’exorcicer notre douleur intérieure, d’établir du lien, de se révéler dans une certaine nudité de l’âme et d’expliquer ou de justifier le pourquoi de notre existence.

Créer, c’est être et communiquer.
Joelle di SANGRO
3 juin 2010 à 20:12

J’aime beaucoup cette image que nous donne Nicole:

» révéler une certaine nudité de l’âme »

Toute une évocation de l’innocence, d’une forme de pureté, vraiment trés belle!
isabelle rose P
3 juin 2010 à 23:40

Il y a aussi la démarche de créer pour oublier l’isolement…

…l’isolement dû à une souffrance qui ne peut être partagée, qui isole vraiment.

Alors créer c’est espérer rejoindre l’autre pour le meilleur au-delà de cette épreuve personnelle. En cherchant à puiser en soi ce qui peut ravir, étonner l’autre au lieu de l’attrister.

Souffrir c’est porter un fardeau et le faire porter aux autres, tandis que créer, c’est donner et se donner à travers la création, c’est alléger ce fardeau et c’est une mission d’amour envers autrui. La création permet de ne pas mourir dans l’isolement déjà simplement face à soi-même lorsqu’un handicap, une maladie, la perte d’un être cher, un viol etc… isole non seulement face aux autres mais face à soi-même.

Le refuge ce serait plutôt je pense le contraire d’un combat et donc le contraire d’un acte positif allant dans le sens de la démarche que je viens d’exprimer.

Lorsque la souffrance est extrême et incommunicable, le besoin de créer pour sortir de l’isolement dû à cette souffrance est alors de plus en plus exigeant (je pense aux personnes victimes de viol dans l’enfance comme Niki de Saint Phalle et cette autre artiste décédée récemment, …etc )

Exigence croissante qui risquerait donc paradoxalement de conduire à une autre forme d’isolement : créer à tout prix et sans cesse, sans limites, sans repos…

L’artiste travaillerait donc à trouver un équilibre entre ces différentes formes de risques d’isolement.

Donc la création comporterait un risque d’isoler encore plus.
kwiatkowski pascal
5 juin 2010 à 22:52

Le refuge, pour moi, c’est ce chalet de montagne, isolé, que l’on rejoint par un sentier étroit,suspendu entre le monde d’en bas et celui d’en haut. La marche… passion de l’inutile, recherche de soi (comme l’écriture). « Nudité de l’âme », nudité du paysage, beauté offerte, naturelle, vertige d’une création première avec comme centre de gravité le silence. Notre existence si petite accrochée aux étoiles. Et l’univers à travers la lucarne étroite de nos rêves!
Marie France Genèvre
7 juin 2010 à 10:00

On est dans son monde quand on crée
On a son monde bien à soi auquel on donne une forme, une expression.
Oui, la création est bien quelque chose de personnel et de solitaire

quoique, on peut créer à plusieurs…