C’était un matin de printemps,
Le huit avril, précisément,
En cette « journée de la femme »
Mon pote était tout feu tout flamme
Lorsque je le vis, vers midi,
Il louait « urbi et orbi »
De toute femme les vertus …
Il se mariait … ! Qui l’eut cru ?
Tu vas enfin franchir le pas,
Lui dis-je, alors, explique-moi.
« J’ai, dit-il, mené mon enquête
« En remontant jusqu’aux prophètes.
« Adam, l’ancêtre, m’a dit qu’Eve
« Etait le plus beau de ses rêves,
« Mais qu’aussi, dès le lendemain,
« Venaient la pomme et les pépins !
« Samson disait à Dalila :
» – C’est bien grands ciseaux que voilà !
« Il m’est apparu très soucieux,
« Je crois qu’il se faisait des ch’veux.
« Et, sur son île, Calypso
« Avec Ulysse, allegretto,
« Dansait, lors que, dans l’ennui,
« Pénélope faisait tapisserie …!
« J’ai vu Titus et Bérénice
« Puis, Abélard et Eloïse,
« Bérénice a perdu Titus
« Abélard perdit beaucoup plus.
« Rodrigue, le bel Hidalgo,
« Echafaudait quelque château,
« En Espagne, l’énergumène,
« C’était pour les yeux de Chimène !
« Les yeux d’Elsa m’ont fasciné,
« Je lui aurais bien composé
« Un poème ou quelque chanson,
« Mais, je ne suis pas Aragon.
Tu vois, me dit-il rassuré,
« Le présent vaut bien le passé.
« Je vais me marier, c’est dit,
« Maintenant, je rentre au Pays. »
Il s’en revenait à Courcelles,
Disant que les filles y sont belles.
Moi, je ne l’ai pas contredit
Et c’est pour cela mes amis
Que je suis ici.
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