Les portes du ciel grand’ouvertes
Sur des hordes d’oiseaux hurlants
La terre entièrement recouverte
D’un tulle de mariée en blanc
L’innocence de notre enfance
À l’aube d’un jour, défenestrée
Pour de lointaines transhumances
Pleurer, souffrir, toujours marcher
Les portes du ciel grand’ouvertes
Matrice enfin déchiquetée
La mer accouchera d’un être
Fragile, aux veines dénudées
Au vantail du cimetière
Une foule lente et silencieuse
C’est notre existence qu’on enterre
Fin d’une sente tortueuse
Les portes du ciel éventrées
Nos mères se ridant de chagrin
Rouges blessures, cœurs mazoutés
Vaincus, échoués, tendant la main
Les portes du ciel arrachées
Au vent d’un ouragan funéraire
L’Amour à la Mort marié
La Vie louée au cimetière
À l’heure venue de la revanche
Nos pères demanderont pardon
Sans masque, sans effet de manches
Grands de détresse, ils s’inclineront
Les portes du ciel refermées
Sur ces certitudes vacillantes
Les hordes d’oiseaux dispersées
Sur notre terre agonisante
Ultime envol vers la lumière
Où vos ailes se seront brûlées
La route est parsemée de pierres
Vos noms y resteront gravés.
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