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Archive journalière du 26 jan 2010
Malou, suite de La lavandière d’Igney, est le 2e tome de la saga familiale intitulée Colin-Maillard.
Format 14×20 cm - 285 pages - 13,00 euros (+ 3 euros de frais de port).
Les portes du ciel grand’ouvertes
Sur des hordes d’oiseaux hurlants
La terre entièrement recouverte
D’un tulle de mariée en blanc
L’innocence de notre enfance
À l’aube d’un jour, défenestrée
Pour de lointaines transhumances
Pleurer, souffrir, toujours marcher
Les portes du ciel grand’ouvertes
Matrice enfin déchiquetée
La mer accouchera d’un être
Fragile, aux veines dénudées
Au vantail du cimetière
Une foule lente et silencieuse
C’est notre existence qu’on enterre
Fin d’une sente tortueuse
Les portes du ciel éventrées
Nos mères se ridant de chagrin
Rouges blessures, cœurs mazoutés
Vaincus, échoués, tendant la main
Les portes du ciel arrachées
Au vent d’un ouragan funéraire
L’Amour à la Mort marié
La Vie louée au cimetière
À l’heure venue de la revanche
Nos pères demanderont pardon
Sans masque, sans effet de manches
Grands de détresse, ils s’inclineront
Les portes du ciel refermées
Sur ces certitudes vacillantes
Les hordes d’oiseaux dispersées
Sur notre terre agonisante
Ultime envol vers la lumière
Où vos ailes se seront brûlées
La route est parsemée de pierres
Vos noms y resteront gravés.
Nathalie JOFA dite NEJ se souvient de son premier carnet de poèmes illustré. Elle avait 6 ans… Bercée dans son enfance par Maurice Carême et Jacques Prévert, elle connait ses véritables émois poétiques à l’adolescence en découvrant Verlaine Rimbaud, Baudelaire, Apollinaire, Eluard… A 17 ans, elle publie un premier recueil intitulé » fumées-Embruns ».(1979)
Auteur de neuf recueils de poèmes et d’un roman, Nej est devenu son propre éditeur depuis 2007.
Nej est aussi illustratrice. Les dessins et gravures dans ses recueils sont signés de sa main.
Rien ne le fit renoncer
À courir encore une infime chance,
Un espoir insensé :
Aller absolument jusqu’au Phare des Baleines,
Passer le pont de l’Île Blanche,
Absolument passer ce pont,
Même au cœur de la tourmente, à perdre haleine,
Et prendre la route de Saint-Martin
Pour disparaître un temps et reparaître au vent,
Au sommet du phare et crier ton nom,
Comme un matin le ferait un muezzin dément,
Comme d’un minaret, d’une montagne, d’un mât
Ou du haut d’une antenne,
Mille fois crier ton nom, l’envoyer, le jeter
Vers l’océan mauvais qui met tant de distance.
─ Il est mauvais à la pointe de l’île, l’océan,
Il met tant de distance ─
Malheureux, brisé de fatigue,
Il désespéra, sur la borne du monde.
Et toi, outre-Atlantique, là-bas,
Sans doute en Amérique,
Si loin, toi, au bout du parvis, sourde à sa voix,
Hors de portée, toi, si belle, image éternelle,
En Amérique, ce monde halluciné
Aux confins de l’océan mauvais,
Et votre amour magnifique que jamais je n’oublierai
Et toi, jamais pourtant qui ne revins,
Qui sans un signe le laissa
Et lui qui d’en haut, d’un coup, se jeta,
Son âme vers toi s’envolant
Comme un superbe goéland.