Le clapotis d’une source glacée
Sur la pierre lisse et tachetée
Comme un œuf de pigeon doré
Entre les terres rousses d’une rivière…
L’eau me vient à la bouche de boire
À ce jet tordu de miroirs
Morcelé en des diamants noirs,
Reflets des herbes sèches de l’hiver.
Le soleil criant sous les branches
Atteint la petite avalanche
Dont les perles éclaboussent mes manches
Quand je me penche, l’œil grand ouvert.
Petite fraîcheur contre la joue
Rougie comme la main dans la boue
Rentrant dans les pierres qui la clouent
Comme le cri strident d’une mère.
La mousse est un meilleur support
À la peau que le froid dévore.
Je m’assoupis contre un tronc mort,
La danse orange des feuilles tombées
À la brise d’un automne léger,
M’échafaude une triste pensée
Grimpant vers le coin d’un ciel vert.
Les yeux dans cette hauteur, vissés,
Le corps monte comme évaporé.
Comme il me manque déjà l’été !
Automne, la saison du désert.
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