Quand au soir de la vie, un doigt monte, tremblant,
Dans le miroir lépreux, où le regard s’étonne
Et caresse, distrait, un reflet qui détonne
Emmi les cheveux bruns le premier épi blanc.
Lors d’un visage ami, le souvenir troublant
S’estompe et disparaît en tempo monotone
Un cœur désespéré le poursuit dans l’automne
Mais déjà l’hiver plante un décor accablant.
Voici la page ultime, un beau roman s’achève,
Nostalgique regret, envolé du beau rêve
En lettres d’or inscrit au parchemin des ans.
Alors, la main glacée impuissante à poursuivre,
Oubliera le volume en ses derniers instants
Et, lentement, la mort fermera le grand livre.
( Emmi figure ainsi dans le texte.)
Charles BERTE, Grand Prix des Poètes Lorrains 1998 pour son recueil intitulé : « AUTREMENT DIX »