Ailleurs,
à fleur d’une peau qui palpite
et se granule
et se déplie,
dans un regard qui s’effiloche
si le désir, soudain, crépite
au profond d’un ventre qui crie
quand le plaisir, enfin, s’accroche.
Ailleurs,
où la force n’est que celle du vent,
voile engorgée
qui danse et se dilate
puis s’évapore d’avoir tant caressé.
Ailleurs
où la violence n’est que celle du sang,
vague engrossée
qui enfle et qui éclate
et puis s’endort d’avoir tant labouré.
Ailleurs,
dans le délire des délivrances,
planté au beau milieu du ciel
avec des ailes d’années-lumière.
Ailleurs,
dans le giron de la mouvance,
baigné de la moiteur du miel
le cœur ouvert sur les lisières.
Ailleurs,
où il n’y a rien à prouver :
les grilles ne sont que des cheveux
dont les verrous sautent
au coin de nos visages.
Ailleurs,
où il n’y a rien à gagner :
les guerres ne sont que des cernes bleus
sous nos grands yeux
sans bagages.
Ailleurs,
dans un balancement de hanches,
dans un matin de dimanche,
dans un soir d’été,
dans un sexe inondé,
dans des yeux qui n’ont pas encore tout vu,
dans un cri qui ne se retient plus.
Ailleurs,
loin de ma tête solitaire,
où mes rêves rancis s’enlacent
quand je leur ouvre mes draps,
encore plus loin que mes colères,
où tant de temps perdu s’entasse
tandis que viennent les grands froids.
Ailleurs,
toujours trop tard…
Ailleurs,
nulle part…
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