Un jour à Berlin
Ils ont piétiné le mot « liberté ».
Ils ont construit un mur,
Un grand mur gris.
Les Uns ont mis les Autres
Dans une cage de fer
Et ils l’ont bien surveillée
- C’était pour longtemps -
Cela a duré, nuit et jour, 28 ans.
Ils ne savaient pas, les barbares,
Que l’oiseau emprisonné,
Phénix, ne meurt pas.
Ils n’ont pas tué l’espoir.
Ils n’ont pas pu : il était caché.
Les Autres ont osé lutter.
Ils ont dit : « Mur, je te vaincrai ».
Alors on a ouvert une porte,
Puis plusieurs portes
Dans ce terrible mur,
Moins gris depuis que les peintres
Lui avaient donné un peu de vie.
Le cauchemar est fini !
On franchit la frontière invincible,
Misérable muraille de ville …
Aujourd’hui le soleil brille plus haut.
A Paris on a pris
La Bastille en un jour …
En un jour on a pris
Le mur à Berlin …
Les fleurs de la liberté
Ont vite repoussé.
Il faut croire au temps
Et nul n’aura envie
De couper des villes,
D’enfermer des pays
Et d’amonceler des morts.
La guillotine de la ville,
On l’a cassée, démantelée …
On saute dessus à pieds joints.
On rit, on crie de joie dans la rue
Parce qu’on a retrouvé le bonheur
Et on dit : « Laissez-nous parler,
Laissez-nous écrire des mots,
Laissez-nous vivre ! »
9 novembre 1989
Le Mur (1961 -1989)
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