Le cœur,
ce promeneur étrange et solitaire,
marche le plus souvent
au plus profond du noir.
Mais nous savons
qu’il tremble à la moindre lumière
même s’il n’attend du chemin
que l’illusoire.
Le cœur voudrait bien prendre ses quartiers d’hiver,
dignement se coucher
et dormir comme un loir…
Il tressaille pourtant
aux abords des lisières,
prêt à quitter les tours hantées de son manoir,
pour les quelques douceurs
d’une simple clairière
au risque, une fois de plus,
d’y brûler sa mémoire.
Il sait qu’il y perdra bien plus que ses artères,
qu’il vaudrait mieux pour lui
feindre de ne rien voir,
mais c’est si doux quand à nouveau le cœur espère,
si doux de croire
que va recommencer l’histoire !…
Alors,
une fois de trop,
il sort de sa tanière,
se trouve presque beau en face du miroir,
imagine aussitôt
l’eau fraîche et la chaumière
d’un amour qui ne serait pas que provisoire.
Oui, mais la lumière souvent n’est que chimère
et, tandis que s’évapore
un soupçon d’espoir,
le cœur,
une fois encore broyé comme éphémère,
s’en retourne pleurer
au plus profond du noir.
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