Souviens-toi de ces jours en la terre mythique
Où, menhirs et dolmens, surgissant du passé
De Viviane la belle et Dahut l’impudique,
Habillait le décor antique, suranné.
Ces souvenirs enfouis confinaient au mystère,
Mais ta seule présence éveillait mon émoi.
Pour mon enchantement, nul besoin de chimère,
Je regardais tes yeux, ma magie, c’était toi !
Avec toi, j’admirais le granit magnifié
Par des mains inspirées, riches de poésie.
Artistes méconnus, bâtisseurs oubliés,
Enchâssant leur credo dans la pierre ennoblie.
Un soir, émerveillés, sur la côte rebelle,
Admirant, au Ponant, le radieux flamboiement
De l’astre en son déclin, parangon d’aquarelle !
Nous étions, souviens-toi, envoûtés, hors du temps !
Mais, de Poséidon, la colère soudaine
Poussa vers les récifs la mer aux flots rageurs,
Eclaboussant d’embruns la côte armoricaine,
Te souviens-tu du cri des sirènes en pleurs ?
Quand, au cœur de la nuit, la chouette se tut ;
Du silence naquit comme une mélodie,
Un harmonieux refrain. Dis-moi, t’en souviens-tu ?…
Le chant des fées montait de la terre endormie !
Toutes les nuits, que chaque étoile se souvienne
De cet instant béni, bonheur insoupçonné,
Où ta petite main s’en vint frôler la mienne,
Quand le temps s’arrêta, pour être … éternité !
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