Nourriture des hommes et fruit d’un dur labeur
Fait du plus pur froment depuis les premiers âges
Confié aux noirs sillons par le bras du semeur
D’un geste auguste et sage
Pour produire le pain, de la chétive graine
Il a fallu dresser deux paires de bœufs roux
Un travail de patience et d’énergie humaine
Les mener sous le joug
Cette semence enfouie au secret de la terre
Par un tenace effort, un germe en est sorti
Se traçant un chemin vers l’air et la lumière
Jour et nuit sans répit
Gorgé d’eau, de chaleur, il pousse ses brins d’herbe
Puis ses tiges au soleil, ses lourds épis de blé
Tombera sous la faux, lié en lourdes gerbes
Cent pour un a donné.
Jeté en la batteuse au lancinant ronron
Du matin jusqu’au soir, sans trêve, ni relâche
Les gerbes donneront les sacs de froment blond
Pénible est cette tâche
Emmené au moulin, sous la meule de pierre
Actionné par le vent descendu des collines
Sous l’œil du bon meunier, vieilli par la poussière
Sort la blanche farine.
A son tour au fournil, le boulanger se hâte
Mêlant au fin gruau, eau et sel au pétrin
Puis longuement il brasse et rebrasse la pâte
Gonflée par le levain.
Il besogne sans fin jusqu’à la prime aurore
Sur la pierre rougie et chacun à son tour
Il fait cuire le pain qui lentement se dore
A la chaleur du four
Ainsi tant de m étiers, où l’homme collabore
Pour fabriquer le pain, oisif, as-tu appris ?
Que le pain croustillant qu’affamé tu dévores
Ce pain n’a pas de prix !
Maurice THIEBAUT à obtenu sous le pseudonyme de Lambé- Jardin, le Grand Prix des poètes Meusiens 1994 pour son recueil « Poussière d’étoiles ». ( à cette époque, j’avais réussi à faire doter l’édition d’un recueil, par le Conseil Général, pour le meilleur poète de chaque département )