Ayez pitié, ô Dieu, d’un pauvre balayeur,
Qui toute la journée courbe l’échine,
Et qui chez Rimma s’embaucha par malheur.
Alors que son patron rigole, lui, il trime.
Dès le plus grand matin, alors que tout sommeille,
Levé il est, lui le pauvre martyre,
Et quand son directeur doucement se réveille
Depuis longtemps déjà, il balaie et transpire !
Oui, par un triste sort, balayeur je mourrai.
Quand je ne serai plus, ami, au cimetière,
Dresse un balai de bois et quelques instants prie,
Pour que le paradis console ma misère !
Prince qui m’écoutez, exaucez, je vous prie,
L’humble et pur artisan, constamment en sueur,
Et punissez celui qui de ses agonies
S’amuse. J’ai nommé son triste Directeur.
0 Réponses à “Complainte d’un pauvre balayeur”