La fête bat son plein à la belle saison.
Les rires et les cris font un joyeux tumulte.
Une ardeur juvénile agit sur l’âme adulte :
Paraître un peu frivole enivre la raison.
Les lampes sur les stands, lumineuse toison,
Me semble protéger un grand délire occulte.
Selon ses sentiments, on s’émeut, on exulte !
On s’offre pour un soir des plaisirs à foison !
A l’écart de métiers lourds d’intenses musiques
Et d’inviter la foule aux vertiges physiques,
Je retrouve en mon cœur d’infantiles abois :
J’admire d’un manège, allègre centenaire,
Le doux balancement de ses chevaux de bois
Que rythment les accords d’un orgue limonaire.