Le ciel comme le vent

Je rêve d’être bleu sous la limpide nue
Pour dorer la moisson, pour jaunir le pétrin.
Je repose au vieux mur à l’échine d’airain
Avec pour seule issue une longue avenue. 

Je recherche un abri quand l’orage éternue
Et déverse à grand bruit la pluie avec entrain
Comme on lâche une larme au bord d’un lourd chagrin
Lorsque les yeux sont clos de douleur contenue 

Je prend la liberté de vaquer sans contrainte
Puisque étant oublié, je n’aurai pas la crainte
Que l’on vienne me dire ou bien me supplier 

De me couvrir d’un toit car sous sa haute voûte
Chaque arbre est le grillon dont la chanson m’envoûte
Pour me bercer de vent au pied du peuplier. 

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