La mort du soleil

Jusqu’à l’incandescence douce,
Il rougeoyait, victorieux fragile,
Le soleil de fin février,
Là-bas, comme un grand feu en péril
Aux franges de l’horizon gazeux.

Oh ! vapeurs incertaines
Autour des contours estompés,
Tout ce brouillard enfin dissipé
Et puis, au débouché d’un virage,
Imprévisible, cette beauté soudaine !

Je garai mon auto sur les zébras.
Mes yeux béats quittèrent ma face
Et s’en allèrent loin,
Jusqu’au disque vermillon,
À travers cet entrelacs
De branches de neige et de glace,
Des branches scintillantes fines.

Il était au ponant, à sa place,
À la même place maintenant
Où j’avais vu la lune jaune le matin :
La violence remplaçait l’indolence.

Le ciel avait fait un tour
Et le jour allait partir, à l’évidence,
Là, vers le vide et le vertige,
Au royaume des morts,
Rosissant au-dessus les nuées denses.

Au terme du prodige, je repris la route ;
Une nuit froide et fade vint à moi.

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