Nous sommes tous des funambules
Sur corde raide ou corde lisse.
L’un près de l’autre on déambule,
On se regarde,
On est complice,
On aimerait ouvrir sa bulle
Pour qu’un sourire enfin s’y glisse,
Pour partager au crépuscule,
La même angoisse,
Le même supplice,
Ou quelques longs conciliabules :
Des mots d’amour,
Des mots délices,
Des souvenirs de campanules…
Non, l’amitié n’est pas factice,
Mais quand on se désarticule
Et que les autres se dévissent,
Il semble alors que tout bascule,
On ne vit plus que d’artifices
Et la tendresse capitule…
En attendant les temps propices,
Nous restons seuls dans notre bulle
Au bord des bords
De nos abysses,
A sangloter au crépuscule…
Et l’espérance rapetisse…
Simples fantômes somnambules,
Les autres bulles s’évanouissent ;
Nous sommes tous des funambules
Mais à chacun son précipice.
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