J’avais rêvé de deux épaules rapprochées,
complices sur un banc,
face au soleil mourant,
et de mes doigts à fleur d’un visage s’offrant
à la caresse d’une lumière effilochée.
J’avais rêvé de confidences murmurées
avec pour seul témoin
l’eau calme d’un étang,
et des quelques instants que l’espoir vole au temps
quand des peaux enfiévrées osent s’abandonner.
Mais le rêve est passé…
et refermée la porte…
porte étroite claquant au vent des aubes mortes.
Ô, songes qui avortent avant de voir l’amour !
Ce soir le banc est vide
et le soleil se couche…
Noire sera la nuit…et amère ma bouche
quand l’incendie du ciel achèvera le jour.