De Senelle à La Chiers

Dirais-je ma douleur en ce printemps d’hiver ?
Battez tocsins ! Hurlez sirènes !
Tes feux sont morts, pauvre Lorraine !
Dirais-je ma douleur, de Senelle à
La Chiers ? 

Ainsi l’âme du fer qui bouillait dans tes veines
Pleure chez-nous ses serviteurs ;
Et c’est sans haine en son malheur
Qu’elle s’en va, bannie, aux rives souterraines. 

Adieu Longwy, adieu chaudes vierges d’Ebène,
Gardiennes des derniers labeurs
Où le geste a les mots du cœur !
L’avenir en ton nom garde
la Souveraine ! 

Dirais-je mes espoirs au milieu du désert ?
Tout est vivant, verte Lorraine !
L’homme debout fondra les chaînes
En reparlant d’Amour, de Senelle à
La Chiers ! 

« Les feux d’Eden » 

Texte écrit lors des grandes grèves qui ont suivi l’annonce du plan acier 

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