Mes poèmes lointains

Un jour, j’inventerai ma propre langue
Pour des poèmes lointains à nul autre pareils.
J’imaginerai des mots libres, dans ma délirance,
Des mots inconnus, mais pour vous comme des évidences. 

J’engendrerai un art révolutionnaire,
La beauté nouvelle purifiée,
Découvrant des images insoupçonnées jusque-là,
Des métaphorages inaccessibles à l’intelligence ordinaire. 

Je chercherai, dans la cacophonie, des accords nouveaux ;
Et l’invraisemblable deviendra vraisemblable.
Je trouverai des verbes inusités,
Des particules inconvenantes
Dont j’userai, qui conviendront et vous parleront. 

Je composerai une poésie concrète, concentrée,
Semblable à l’incompréhensible et cependant limpide,
Une compoésie que l’on dira inédite, secrète,
Voilée, mais faite pour se dévoiler à qui la lira. 

Je concevrai aussi dans l’intime de mes vers un jeu sonore,
Plus sonore et plus beau que de la musique :
Des murmusiques mesurées indéfinissables. 

Mais oui, j’escaladerai par paliers, jusqu’au sommet,
Ma montagne de brouillaminis,
Et quand vraiment il me sera impossible d’aller plus haut,
Quand, toujours, je ferai le même poème, idéal et habile,
Et quand encore les ailes et les élans
Vers le rêve seront inutiles,
Je la tuerai, ma poésie ! 

Lors, laisserai l’écriture dans ses flaques de sang
Et ferai de la peinture, au bas d’un autre versant. 

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