Il est des vers extrêmes
Venus des abîmes,
Comme des complaintes lancinantes
Que seuls les enfants insensés
Et les vieux à demi gâteux
Peuvent aimer :
Juvénile indolence
Ou sénile démence.
Ils écoutent sur la roche noire,
Dans l’éclair du poème,
Le ruissellement fantasque de l’eau,
Le flot du torrent dissolvant, les mots,
Toutes ces gouttes
Qui emportent tout.
Sous les rayons clairs
Qui percent les branchages,
Ils devinent aussi,
Plus qu’ils ne voient,
Les gouffres effrayants.
Alors, ils commencent leurs rêves :
Les rives fraternelles,
Les ailleurs mythiques, parfois,
Et toujours l’éternité bleutée.
0 Réponses à “Les vers extrêmes”