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Archive mensuelle de février 2009
Page 2 sur 2
J’entendis par le soir en dépassant Bourène,
Sur le chemin filant vers les cités du feu,
L’horizon des champs roux et des bois ténébreux
Craindre l’épaisse nuit tombant sur la Lorraine.
La terre bavardait comme l’eau des fontaines,
Mais d’une voix muée aux accents douloureux
Sans jamais épuiser le livre fabuleux
Ouvert au plus profond du ventre de la plaine.
Quel secret menaçant somnolait en ces lieux,
Quelle mort, quels départs, quelles terribles chaînes
Rendaient donc tous ces mots lourdement silencieux ?
Et le couchant rougeâtre, à pas cérémonieux,
S’éteignit lentement sur des craintes lointaines
Qu’en ce pays mon coeur élevait jusqu’à Dieu.
(Extrait du recueil Les Feux d’Eden)
Dansez flambeaux, volez paillettes
Devant la tympe du fourneau !
Ils ont tous repris la musette ;
Voici la nuit et il fait chaud.
Dansez flambeaux, volez paillettes !
On entend des cascades d’eau
Troublant la torpeur inquiète
Du monstre ceint d’un lourd anneau.
Devant la tympe du fourneau
C’est un sol d’étrange planète
Creusé de brûlants caniveaux,
Semé de flammes violettes.
Dansez flambeaux, volez paillettes !
Ils ont tous repris la musette
Pour aller prendre du repos
Laissant de longues silhouettes
Se casser sur de noirs poteaux.
Voici la nuit et il fait chaud ;
Le feu attend une autre fête :
La relève est sur le carreau,
Dansez flambeaux, volez paillettes !
(extrait du recueil Les feux d’Eden)
Grand Prix Alérion d’or 202 des poètes lorrains
Courbé sur ses pas lents, musette en bandoulière,
Par un beau soir d’été, larmoyant, ténébreux,
Quarante ans, l’âge d’or, et soudain déjà vieux,
Il sait que c’est la fin, et il fuit la lumière.
A la maison ce soir autour de la soupière,
Que de douleurs encore en regards silencieux !
Le chemin du retour est long et tortueux
Et répète, cruel : « C’était bien la dernière ! ».
Il portait simplement en lui comme promesse,
En fermant les volets sur les jours de labeur,
L’usine dans les yeux, son fourneau dans le coeur.
Le présent s’est figé sur la lourde détresse
Qu’une ultime coulée offre au premier fondeur
Et la nuit, cette fois, installe la froideur.
(Extrait du recueil Les feux d’Eden)
Né à Jarville le 13 mars 1948
Etudes secondaires classiques puis techniques. Etudes supérieures en Lettres. Licence de philosophie.
Vie professionnelle :
Maître d’internat puis enseignant lettres classiques de 1969 à 1973
Cadre administratif puis chef de service de l’Etat (préfecture) de 1973 à 2008
Retraité depuis mars 2008
Situation familiale :
Marié, père de deux enfants et grand-père de deux petits enfants
Vie associative. Activités extra professionnelles bénévoles :
Formation humaine et civique de 1985 à 1999 (Fondation
La Chênaie de Mambré)
Recherches et sauvetages en matière d’archéologie industrielle des 19e et 20e siècles
Réalisation de maquettes muséographiques
Poésie, éditoriaux et articles pour différentes revues
Dessin, illustration d’ouvrages
Etude et conduite d’un projet de restauration d’un ensemble industriel du XIXe siècle ( Association pour la sauvegarde du patrimoine métallurgique haut-marnais)
Travaux divers pour différentes associations
Editions : Réalisation d’ouvrages encyclopédiques sur l’histoire des industries du fer
Prix et distinctions
Officier des palmes académiques
Grand prix des poètes lorrains 1983
Prix 1995 de l’académie nationale de Metz
Prix 1995 Henri Lepage. Histoire régionale de la société Thierry Alix
Prix 2002 de l’Académie de Stanislas
Prix Alérion d’or 2002 des poètes lorrains
Si c’était un nuage, il aurait tes dessous,
S’il se faisait chemin, il suivrait ton délire,
Si c’était un enfant, il aurait tes yeux fous,
Et pour mieux t’émouvoir, il prendrait ton sourire.
S’il savait dessiner, il prendrait tes pinceaux,
S’il voulait m’attendrir, il se ferait chenille ;
S’il devenait décor, ce serait en rinceaux
Et cacherait son corps sous un voile en guenille.
S’il savait la musique, il chanterait ton nom :
Il irait l’accrocher sur la portée des branches,
L’apprendrait aux oiseaux pour clamer ton renom,
Soutiendrait ton moral de peur que tu ne flanches.
Il est mon compagnon : c’est vers toi qu’il soupire,
Impossible à brider comme un étalon fou
Et si ton cœur s’éprend de quelque loup-garou
A m’en écarteler, c’est toi que je désire !
L’Association littéraire et culturelle de Longuyon organise 2 journées du livre les 07 et 08 mars prochains.
Pour y participer, vous pouvez contacter les personnes suivantes :
Monsieur Gérard MOREAU
Président de l’ALC
12 rue de Colmey
54260 LONGUYON
TEL : 03 82 39 49 92
MAIL : gerard.moreau48@free.fr
ou
Madama Annie PAULIN
MAIL : annie.paulin@neuf.fer
Quand mes yeux trouveront le souvenir des choses
Pour unique aperçu du monde environnant,
Pourras-tu me donner, d’un pinceau dominant,
Les couleurs de la terre et ses métamorphoses ?
Lorsque mon cœur tari par les chagrins divers
Et mon corps fatigué par le poids des années
Ne charmeront, hélas ! que des âmes damnées,
Voudras-tu partager mes ultimes hivers ?
Du jour où le désir privé de sa jeunesse
Ne viendra plus gommer d’un coup nos désaccords,
L’usure par le temps malgré tous nos efforts
Cessera-t-elle enfin pour que l’amour renaisse ?
Maudite lassitude ! au nom de quels tourments
Ou de quels idéaux dois-tu troubler nos vies ?
Et ces folles ardeurs que nous avons suivies
N’étaient-elles qu’un leurre exempt de sentiments ?
Si la mort aujourd’hui, pour un dernier voyage,
Me prenait dans ses bras, deviendrais-je regret ?
Et conserverais-tu, comme un tendre secret,
Le parfum du plaisir semé dans mon sillage ?
(Extrait du recueil Rouge et Noir Eden)
Lorsque la mort, hélas ! nous aura séparées,
Si je pars la première au pays des gisants,
Ne laisse pas mon corps aux mains des bienfaisants,
Ces marchands de chagrins en chères simagrées.
Refuse le cercueil aux charnières dorées,
Les gerbes et les croix, les tombeaux imposants ;
Ma dernière demeure au large des brisants
Sera belle et profonde au secret des marées.
Marche un peu sur la grève, entends les goélands,
Ecoute les échos de nos anciens élans,
Observe bien la brise et libère mon âme ;
Mes cendres quitteront la plage du Pouldu,
Où mon cœur aujourd’hui proche du tien se pâme,
Avec le souvenir de ton amour perdu.
(Extrait du recueil Rouge et Noir Eden)
Sur l’océan d’Amour, tel un navire lège,
D’en goûter simplement l’ineffable langueur,
Nous rêvons de subir le divin sortilège :
Sentir nos corps frémir au séisme du coeur.
Ce pouvoir sans égal offre un seul privilège :
Sur l’océan d’Amour, tel un navire lège
Guidé vers le rivage élu de prime abord,
Parvenir satisfaits aux délices du port.
Nul ne sait – ô combien – comment l’âme s’allège
Quand le bonheur exalte un meilleur lendemain ;
Sur l’océan d’Amour, tel un navire lège,
Le désir se dévoile en un miroir humain.
Les gestes attendris forment un florilège
Que les couples heureux dressent comme drapeau ;
Viens, ma Douce ! Voguons vers l’éden le plus beau,
Sur l’océan d’Amour, tel un navire lège !
En moins de deux mois, nous avons atteint les cent articles publiés dans notre blog.
Merci à tous ceux et celles (la parité est parfaite !!!) qui ont contribué à enrichir cet espace poétique de qualité et n’hésitez pas à m’envoyer vos oeuvres, poèmes et photos, que je m’empresserai de publier le plus rapidement possible.
L’ Amour existe ,
Aux confins de mes rêves
A l’horizon léger
Et lumineux,
De ma nostalgie
Là où l’infini m’effleure
Où je puis, de mon âme
Un instant l’atteindre
Et m’y confondre
En une plénitude éphémère.
Vous l’avez sans doute remarqué, nous sommes de plus en plus nombreux à participer à ce blog et c’est tant mieux.
Pour ceux à qui l’utilisation d’un blog n’est pas familière, je signale que dans certaines catégories, il y a dorénavant plusieurs pages. Il faut donc paginer en cliquant sur « Articles précédents » en bas de la page ou sur 2, 3, etc. pour les commentaires.
Si les mots étaient des chemins,
Il faudrait sûrement les suivre.
Les mots sont des parfums,
Et il suffira pour vivre,
Souvent qu’on les respire.
Mille fleurs de mon jardin,
Où les plus belles corolles,
Touchent doucement le cœur,
Sous leurs airs si frivoles.
Sublimes farandoles,
Orneront de leurs couleurs,
Nouvelles à ces chercheurs,
Tellement de symboles.
Des mots tels des bijoux,
Eclos de mille écrins,
Sont des sentiers divins.
Vont et viennent les mots,
Inaccessibles voyageurs,
Etonnés de tant d’ardeur,
Soleils éternels de la vie.
Au pays des demoiselles
Voici venue saison si belle.
La fête du fruit d’or lui rappelle
L’âge tant aimé de la dentelle,
Où gentes dames en mousseline,
Revêtaient alors la vie messine.
Où t’en vas-tu, belle Mélusine ?
Elue reine de la mirabelle,
Entourée de tes belles ondines,
La foule salue la ribambelle.
Elle se mira, la belle
Dans l’eau de la Moselle.
Oh ! Jolie petite mirabelle,
Son reflet d’or dans l’eau rebelle,
Enchanta Merlin tant et si bien
Qu’il en fut saisi pour témoin.
Témoin d’un jour, c’était si bien,
D’apercevoir enfin Isabelle,
Délicieux souvenir que ce lien
Mystérieux qui l’ensorcelle.
Mais ce mirage de la belle,
C’était juste une passerelle
Et voilà Merlin qui chancelle…
Un goût de tarte aux mirabelles,
A suffi pour que se dessine,
Tout un passé de vie citadine.
Née le 8 octobre 1963, elle prend goût à la poésie à l’âge de dix-huit ans et commence à écrire ses premiers poèmes. Choriste, passionnée par les mots, elle aime leur musique à lire, écrire ou chanter.
Elle a publié un recueil de poèmes, Embellie (1999), et réalisé Souffle de Plume (2006), en attente d’être édité.
Elle a obtenu le Prix Fruit Soleil de la ville de Metz en 2003 et le Prix François Devaux, du Cercle Littéraire de Graffigny en 2004.
Professeur des écoles, elle est mère de trois enfants.
Il y a toujours un peu de sève
Sous la terre gercée et durcie
Pour la fleurette qui espère
Malgré l’âpre vent d’hiver.
Il y a toujours un peu de ciel bleu
Pour rendre notre coeur joyeux
Et chasser les nuages lourds et gris
D’où ruissellent la pluie et l’ennemi.
Il y a toujours au bout de la nuit ténébreuse
Une aube claire et radieuse
Pour effacer les tristes songes
Les phantasmes nés de mensonges.
Il y a toujours au bout de la souffrance
Une lueur petite flamme d’espérance
Blottie au fond de notre coeur
Pour nous faire entrevoir le bonheur.
Caressant soleil,
Lumière douce,
Allongée dort une femme
A ses côtés, un enfant
Né de l’amour.
Main dans la sienne
Sourire aux lèvres
Elle ouvre les yeux,
Le regarde, et l’étreint très fort.
Cocon de tendresse,
Rose est sa peau,
Senteurs de lait maternel,
Son regard couleur de jade,
Pure est son âme.
Sur son petit front
Elle dépose délicatement
Un baiser qui la comble de bonheur.
Ceux qui, comme Armand, s’endorment et se réveillent devant la page d’accueil de notre blog, ont dû remarquer que le compteur des visites a fait un bond en avant d’environ trois cents visites dans la nuit !
Je vous rassure : je ne TRAFIQUE PAS les compteurs !!!
L’explication est simple : le site hébergeur procède de temps en temps à une mise à jour et tous les clics éclair qui n’avaient pas été comptabilisés le sont lors de la mise à jour.
C’est sûr qu’on peut se réjouir d’avoir autant de visites, mais ceux qui ont une certaine pratique des sites et blogs savent qu’une visite peut durer une heure mais aussi… une seconde !!!
Mais bon, ne boudons pas notre plaisir de voir notre blog si bien se développer !
Le nombre des commentaires a dépassé de peu celui des articles publiés, preuve que notre blog est non seulement très actif, mais qu’il passionne les visiteurs.
C’était…comme un hasard qui mènerait la route
Comme un reste d’ennui volant sur l’horizon
Où l’espoir vacillant qu’emprisonne le doute
Vainement briserait le joug de la raison.
Soudain, cette éclaircie, le regard incrédule
Quand le chaos bascule un monde en l’occultant
Et magistral le sort inscrit une virgule
Paraphant le destin sur la phrase du temps.
Le rêve passe-t-il ? sommes nous de passage ?
Comme un amour laissé quelque part en amont
Souvenance effrangée à l’écueil d’un nuage
Dans les flots de tes cieux,Monestier de Clermont.
Au couloir dérobé de la cour de Grand’mère,
Abandonné depuis le terme des saisons,
Mesurant, des hivers, la froide déraison,
C’est un chapeau de paille au clou de la patère…
C’est un chapeau de paille, hérité de la guerre,
Qui couvrit ses ardeurs, puis masqua ses frissons…
La fibre se délace, ainsi que nous laissons
La tresse de nos jours plus lâche que naguère…
C’est un chapeau de paille à l’espoir des beaux jours,
Un chapeau qu’elle incline à l’écho d’un bonjour
Quand, vers le « Bas-des-Rues », Claudine la convie…
Un chapeau qui comprend ce que ses yeux ont vu
Ce que ses mains ont fait, ce que son cœur a su…
C’est un chapeau de paille et c’est… toute une vie.
Extrait de La Braise et la Cendre, 1993.
Je suis de ce pays d’automne,
Geste de Meuse et de vallons,
Où la nue enfle à l’aquilon,
Où le rocher, tapi, détonne.
Je suis du Juré giboyeux,
De la forêt propice aux sources,
Quand le grand cerf hâle, en sa course,
Les centuries de mes aïeux.
J’ai quelques gouttes d’Arphays
Riches du sang du Roi Perdu,.
Je suis, par les temps éperdus,
Un soliveau de mon pays.
Wallon, par Namur et Bohagne,
Frère d’Orval quant à Chiny,
Un peu messin par Port-Sailly
Puis Apremont qui l’accompagne.
Aux lignages du vieux Verdun,
Dont quelque évêque eut male envie,
Prend souche mon arbre de vie…
Je tiens de Godefroid de Dun,
Dont Bouillon paraît l’apanage,
La Meuse au cœur, ou folle ou sage,
La Meuse, enfin… qui est ma mie.
Extrait de La Braise et la Cendre, 1993.
Jean-Claude GEORGE est né le 10 janvier 1947 à Verdun. Cadre de direction honoraire de la SNCF, il a une formation en psychologie sociale, en sociologie et en ingénierie de la formation.
Capricorne ascendant Cancer, il a été président de la Société des Poètes & Artistes de France de 1993 à 2008. Il assume par ailleurs la direction d’Art & Poésie, le bulletin national de la SPAF, revue internationale de culture francophone et Orphée de la revue poétique en 1994.
Poète et écrivain éclectique, féru de généalogie, d’histoire locale et régionale, Jean-Claude a publié une quinzaine d’ouvrages qui témoignent de ses nombreux talents : poésie, conte, histoire locale, bande dessinée, roman policier interactif, roman, lexique pratique du parler meusien, patrimoine local de Pagny-sur-Meuse. Ces 2 ouvrages ont été réalisés en collaboration avec Claudine REMETTER-GEORGE. Plusieurs de ses poèmes ont été traduits en roumain et en espagnol.
Grand Prix des Poètes Lorrains en 1971, Jean-Claude a été honoré de plusieurs distinctions tout au long de sa « carrière ». En 2008, devenu Président d’Honneur de la SPAF, il a reçu de la Société des Poètes Français son Grand Prix Victor Hugo, sans candidature, pour l’ensemble de son œuvre et de son action (voir fac-similé de l’ article publié dans l’Agora, la revue de la SPF).