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Archive journalière du 21 fév 2009

Coulée au crassier de Longlaville

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Vagabondage

N’entends-tu pas venir des grands bois de Burée
Ténébreux vagabond
L’écho sinistre et sec claquant sous la cognée
Des rudes bucherons ? 

Novembre se faufile à travers les futaies
Qui cernent le vallon
Et l’on sent dans la brume à l’haleine glacée
Une odeur de charbon. 

Par le vent qui dispute aux branches emmêlées
Un reste de toison,
Sonne la toccata aux notes saccadées
Du bocard des ferrons. 

Alors suis le galop des rigoles gonflées
Par les eaux de saison,
Tu trouveras au cœur d’un tourment de fumées
L’antre des forgerons. 

Et par un soupirail à la voûte cintrée
Qui perce un lourd fronton,
Tu verras une danse ombre et feu inspirée
Aux vaillants compagnons. 

Entre donc dégourdir tes mains ankylosées
Au ronflement profond
Qui ronge jour et nuit la panse vitrifiée
Du fourneau du Dorlon. 

Du grand fondeur rougi par le feu des coulées
Au jeune tâcheron,
Tous t’offriront crois-moi une chaude gorgée
Sans demander ton nom. 

Dans un recoin obscur de la halle embrasée
Quelques uns pauseront,
Rompant pour toi la miche assurément gagnée
A la sueur du front. 

Va, ils respecteront ta misère bien née,
Eux riches à foison
Des légendes du fer qui chantent la contrée
Des moines forgerons. 

Par toi qu’ainsi Dieu puisse un peu voir pardonnée
Leur folle passion
De brasser cet or vif sous la tympe brûlée
Sans penser aux canons. 

Extrait du recueil : Le bonheur est chemin  

Grand prix Alérion d’or 2002 des poètes lorrains 

Il est

Il est le soleil de ma vie, ma chaleur, ma poésie et mon bonheur.
Il est l’arbre de mon jardin, les racines profondes qui m’innondent.
Il est la douceur des fruits mûrs, et les senteurs de mon pays lointain.
Il est mes souvenirs d’enfance, mon espérance.
Il est mon meilleur ami, mes rêves de la nuit.
Il est ma vie.

Chemin d’espoir – 3. La Faux et le Bistouri

Elle était embusquée, présence délétère,
Dans quelque ombre discrète, au détour du chemin,
La Camarde attendait de célébrer enfin
Son pacte avec Hadès, alliance mortifère.

Son voile noir masquait l’horizon de mes jours,
La lame de sa faux, implacable accessoire,
Brillait de mille feux, tableau prémonitoire,
Sinistre et oppressant, comme un vol de vautours.

La Faucheuse arborait une arme redoutable.
L’homme, de blanc vêtu, releva le défi.
N’ayant pour l’affronter qu’un humble bistouri,
Il lui ravit sa proie. Morale indubitable :

« On devrait se méfier de plus petit que soi ! »

Jean-Joseph Carl

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Né à Guerting (Moselle) en 1955, Jean-Joseph CARL habite toujours son village natal. Il est fonctionnaire des douanes. Il est marié. Il a trois enfants et deux petits-enfants.
Adolescent, il composait des poèmes et des chansons ; la poésie et les poètes le fascinaient. (Hugo, Verlaine, Péguy, Apollinaire, Eluard, Brel, Ferré …) Plus tard, l’écriture poétique fut pour lui le moyen – un des moyens seulement, bien sûr – de toucher le cœur de sa fiancée, celle qu’il épousera en 1977.
Ses obligations professionnelles et familiales l’ont ensuite éloigné de la poésie. Mais l’inspiration lui est revenue un jour de 1993 pour une première participation à un concours où, d’emblée,  il a obtenu le 1er prix. Dès lors, le virus ne l’a plus lâché.
Depuis quinze ans il a reçu de très nombreux prix, certains modestes, d’autres très flatteurs comme, par exemple en 2004, le Grand Prix Lorrain de Poésie au concours littéraire international du CEPAL (Centre Européen pour la Promotion des Arts et Lettres). A chacune de ses trois dernières participations au concours des poètes lorrains de la SPAF, le jury lui a  décerné un « Prix d’Honneur. »
Jean-Joseph CARL est membre de la SPAF (1995) et du CEPAL (1996). Il collabore régulièrement aux revues « Art et Poésie »  et « Mil’ Feuilles Par Chemins.»
Il a publié un recueil de 235 pages intitulé « Les lueurs bleues » qui a reçu le Grand Prix Polymnie au 11ème concours du CEPAL, ce prix étant la plus haute récompense en poésie attribuée par le CEPAL en 2007. (Cf. ci-dessous la quatrième de couverture et la préface de l’ouvrage, la recension de Gérard Laglenne dans Art et Poésie n° 204 et l’article paru dans le Républicain Lorrain). « Les lueurs bleues » sont toujours disponibles chez l’auteur au prix coûtant de 19 euros + frais de port. Adresse électronique :
jeanjoseph.carl@laposte.net
La citation préférée de Jean-Joseph CARL : « l’art ne fait que des vers, le cœur seul est poète. » (André Chénier)

Aumetz. Ruines de la mine Ida et Amalie

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Pastorale

Que ce soit dans le clos paisible du village,
Quand je cueillais l’instant, heureux du soir d’été,
Ou qu’un cri douloureux frappait mon cœur troublé,
Que ce soit dans le clos paisible du village, 

Tu m’as souri. 

Que ce soit vers le ciel, dans les plus beaux alpages,
Quand au fil de l’Esprit, j’osais enfin prier,
Ou qu’un regard obscur venait tout dessécher,
Que ce soit vers le ciel, dans les plus beaux alpages, 

Tu m’a compris. 

Que ce soit en chemin de mon pèlerinage,
Quand je chantais ma Reine en sa toute Beauté,
Ou que dansaient, moqueurs, les spectres du passé,
Que ce soit en chemin de mon pèlerinage, 

Tu m’as béni. 

Que ce soit dans le feu de notre aréopage,
Au creuset de ton Rêve Fou d’humanité,
Entre ces murs d’amour qui marquent la Cité,
Que ce soit dans le feu de notre aréopage, 

Tu m’as choisi. 

Vers le pays du Père aux tendres pâturages
Qui prodiguent l’amour, le bonheur et la paix,
Tu connais par leur nom les brebis du voyage,
Et tu veilles sans bruit, et tu es mon berger : 

Tu nous conduis.

« Le guetteur chante l’aube » 

Le bonheur

J’aime ce bonheur qui nous réunit le soir
Il arrive toujours à la tombée de la nuit
J’aime ce bonheur signe d’un grand espoir
Il naît chaque fois que nos deux corps sont réunis.

J’aime ce bonheur que tu laisses entrevoir
Il me fait don de ton amour qui grandit
J’aime cette lueur au fond de ton regard
Quand nos deux corps sont tendrement unis

Bonheur mélé à ces magnifiques nuits noires
Je ressens tout l’amour quand ton corps frémit.

Chemin d’espoir – 2. Le moral et la muse

C’est tout au fond de mes chaussettes,
Triste soir de doute abyssal,
Que j’ai aperçu mon moral
Bien à l’abri dans sa cachette.

« Que fais-tu dans cette oubliette ? »
Lui demandai-je, — « A
ssurément,
Tu devrais remonter céans
Et t’installer dans ma casquette ! » 

C’était plus qu’un conseil d’ami,
Je voulais ouvrir une brèche,
Décocher un trait, une flèche,
En fait, relever un défi.

Alors, j’exhortais mon moral :
« Fais fi de la mélancolie,
chasse la peur, je t’en supplie,
Et retrouve ton idéal » 

« Renais alors à l’espérance.
Pour aller puiser dans ses yeux
La poésie, le merveilleux
Et  vivre à nouveau la romance. » 

« Il est dans les yeux de ma muse
L’éclat que le soleil laissa
Lorsqu’un matin il s’y mira,
Tu n’as donc plus aucune excuse … ! » 

Adonc, je l’entendis me dire :
« Arrête de moral…iser !
J’ai compris, je vais muse…arder … ! »
Musarder ? Quel pince-sans-rire !

Lors, j’ai repris plume et papier,
Pour écrire.




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