Je t’ai vue, accroupie au pied du cep tordu,
Cheveux emprisonnés dans un foulard pervenche,
Et mon âme s’enfla d’un amour éperdu
Qui persiste aujourd’hui même si mon cœur flanche.
Rencontrant mon regard, ton visage rosit
Au souvenir si doux de ce matin d’octobre,
Et l’élan mutuel du désir nous saisit
Comme il nous fit jadis amants malgré l’opprobre.
Je te revois encore, au milieu du raisin,
Piétinant les fruits mûrs, tes jupes relevées,
Tenant farouchement le bras de ton voisin
Et je sens m’envahir des ardeurs retrouvées.
Sur la peau satinée et blanche de ton sein
Mes doigts suivent sa courbe, et sa pointe durcie
Semble appeler ma bouche à calquer son dessin
Avant de se poser sur ta lèvre épaissie.
Les râles de ta gorge excitent mon émoi ;
Ma langue aventureuse explore tes cachettes.
Me renversant, soudain, tu te couches sur moi,
Souriant du bonheur dans lequel tu me jettes.
Car tu mènes la danse aux rythmes endiablés
Ponctués par les sauts de ta poitrine lourde,
Les échos lancinants des soupirs redoublés
Et de mes cris de grâce auxquels tu restes sourde.
Rien n’a vraiment changé depuis le premier jour
Où nos corps l’un à l’autre unis dans l’érotisme
Ont emporté nos cœurs dans un élan d’amour,
Mêlant avec succès luxure et romantisme.
(Poème écrit pour un concours de poésie érotique)
(Extrait du recueil « Rouge et Noir Eden »)
0 Réponses à “Les vendanges”