Lorsque la mort, hélas ! nous aura séparées,
Si je pars la première au pays des gisants,
Ne laisse pas mon corps aux mains des bienfaisants,
Ces marchands de chagrins en chères simagrées.
Refuse le cercueil aux charnières dorées,
Les gerbes et les croix, les tombeaux imposants ;
Ma dernière demeure au large des brisants
Sera belle et profonde au secret des marées.
Marche un peu sur la grève, entends les goélands,
Ecoute les échos de nos anciens élans,
Observe bien la brise et libère mon âme ;
Mes cendres quitteront la plage du Pouldu,
Où mon cœur aujourd’hui proche du tien se pâme,
Avec le souvenir de ton amour perdu.
(Extrait du recueil Rouge et Noir Eden)
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