Quand, un soir, je marchais dans la sableuse dune,
Le vent me rapporta la plainte de la lune
Implorant un secours pour vaincre l’infortune
Afin qu’en l’univers, chacun ait sa chacune.
Je voudrais, disait-elle, être aimée du soleil
Car sa beauté dorée m’inonde sans pareil,
Me réchauffer, un peu, à son rayon vermeil,
Mais, sitôt qu’il parait, je tombe de sommeil.
Quand le drap nuageux découvre sur la grève
Ce globe irradiant qui fait monter la sève,
Je ne vois son éclat qu’une minute brève
Car l’œil froid de la nuit se ferme sur mon rêve.
Dans l’obscur de mon lieu, s’aventurer il n’ose ;
Sur mon lit étoilé, son regard il ne pose.
J’aimerais bien qu’à deux, en un jeu virtuose,
Nous repensions le Ciel en sidérale osmose.
C’est pourquoi, si parfois vous relevez la tête,
Peut-être verrez-vous une pâle planète,
Toute blanchie de nuit, formuler la requête
D’un rendez-vous galant avec ce bel athlète.
Dans l’infini du temps, il n’est point de conseil
A prodiguer à ceux qui cherchent un pareil.
Et la lune, attristée, sombre dans le sommeil
Quant un matin nouveau accueille le soleil.
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