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Archive journalière du 31 jan 2009

Février

Est-ce pour se venger de sa petite taille
Que cet instable mois, dans un brusque sursaut,
Se jette à corps perdu dans l’ultime bataille,
Pour offrir à l’hiver le bonheur d’un assaut ?

Mais bravant la froidure ou les flocons de neige,
Les enfants déguisés fêteront carnaval ;
Sur la place déjà les chevaux d’un manège
Attendent les acteurs du joyeux festival.

Au milieu de sa vie une journée entière
Est vouée à l’amour grâce au cher Valentin ;
Le cœur d’une fleuriste ou d’une bijoutière
Bat au rythme effréné des pièces du butin.

La douleur de partir est parfois prolongée ;
Un jour supplémentaire est un cadeau cruel
Pour qui voit sa tristesse à peine soulagée
Par le retour certain de l’an perpétuel.

(Ecrit le 01.01.1998)

Les quatre saisons

En tourbillons épais, tombent les flocons blancs
Qui font naître les jeux et rire les enfants,
Le visage et les mains refroidis par la neige,
Le corps emmitouflé dans une cape beige. 

Ils boivent goulûment l’élixir de jeunesse
Qui magnifie la vie et leur donne l’ivresse
D’un permanent « Toujours », – gage d’Eternité -,
D’un sentiment d’amour et de félicité. 

A l’hiver, cependant, succède le printemps
Qui secoue, d’un pas lent, la pendule du temps.
Le sol désengourdi s’ébroue et se réveille
Quand son ventre fécond engendre une merveille. 

La nature, d’instinct, dans sa beauté s’impose
Quand paraît le moment de la métamorphose
Des tendres jouvenceaux, gauches et tout gênés
Par le soudain émoi de désirs effrénés. 

L’adolescence, en fleur, exprime alors sa grâce
Tout pendant que l’été se prépare une place.
La sève, en bouillonnant, alimente les fruits 
Et nourrit la vigueur des jeunes gens séduits. 

Les branches des fruitiers, dans leur verte couleur,
Se gorgent de la vie, mûries par la chaleur
D’un soleil bienveillant aux rayons éclatants.
Les enfants de l’hiver sont devenus parents. 

Ils oeuvrent au labeur et sèment l’avenir
Pour les générations qui seront à venir
Afin de leur offrir, comme juste héritage,
La nature jolie et le bien en partage. 

Mais l’horizon, déjà, se voile de l’automne.
Si rapide est le temps que chacun s’en étonne.
Sur la pointe des pieds, les anciens se retirent
Quand leurs souffles derniers, dans le silence, expirent. 

Puis, les feuilles flétries jaunissent et rougeoient,
Les arbres dévastés se décharnent et ploient
Sous le joug épousé du rythme de la vie.
Epuisés, les aïeux n’éprouvent plus d’envie. 

Assis dans leur fauteuil, ils se sentent harassés
Sous le fardeau des ans,  fugacement passés,
Mais “prêts” quand vient l’instant – celui des abandons -
De se fondre à la terre et s’unir aux saisons. 

La lune et le soleil

Quand, un soir, je marchais dans la sableuse dune,
Le vent me rapporta la plainte de la lune
Implorant un secours pour vaincre l’infortune
Afin qu’en l’univers, chacun ait sa chacune. 

Je voudrais, disait-elle, être aimée du soleil
Car sa beauté dorée m’inonde sans pareil,
Me réchauffer, un peu, à son rayon vermeil,
Mais, sitôt qu’il parait, je tombe de sommeil. 

Quand le drap nuageux découvre sur la grève
Ce globe irradiant qui fait monter la sève,
Je ne vois son éclat qu’une minute brève
Car l’œil froid de la nuit se ferme sur mon rêve. 

Dans l’obscur de mon lieu, s’aventurer il n’ose ;
Sur mon lit étoilé, son regard il ne pose.
J’aimerais bien qu’à deux, en un jeu virtuose,
Nous repensions le Ciel en sidérale osmose. 

 C’est pourquoi, si parfois vous relevez la tête,
Peut-être verrez-vous une pâle planète,
Toute blanchie de nuit, formuler la requête
D’un rendez-vous galant avec ce bel athlète. 

Dans l’infini du temps, il n’est point de conseil
A prodiguer à ceux qui cherchent un pareil.
Et la lune, attristée, sombre dans le sommeil
Quant un matin nouveau accueille le soleil.

Etre à la hauteur

Le petit voit du grand le trou de sa narine,
Le grand voit du petit un crâne sans la mine ;
Le modèle réduit relève sa bobine
Quand l’immense géant arrondit son échine. 

Des montagnes dressées en puissantes murailles,
Les vallons et les prés adoucissent les failles
Et leur union subtile harmonise les tailles
Quand l’horizon les fond en belles épousailles. 

Que tu sois tout devant et que je sois derrière,
Toi, premier des premiers, moi, petite dernière,
A mon humble niveau de modeste ouvrière,
Sur l’édifice humain, je poserai ma pierre. 

Du fait d’être petit ou celui d’être grand,
Par pointes de l’humour, nous plaisantons gaiement
Mais si, en me toisant, le mètre est référent,
Jamais, je ne jouerai dans une cour des Grands.  

Le courrier

A deux pas de ma rue, dès l’aube matinale,
J’ai glissé mon courrier dans la boîte postale
Qui, bien enveloppé mais par une autre main,
Te sera distribué, probablement, demain. 

Sous ma plume inspirée, les phrases enlacées,
Du recto et verso de deux feuilles glacées,
Ont gommé toute peine et donné libre cours
A la prose et aux vers qui content les toujours. 

L’écrit, impressionné à l’encre de tes yeux,
Exprime le bonheur en un style joyeux.
Quand tu l’extirperas de son cocon douillet,
Tu verras qu’il contient un message discret. 

Nicole Métivier

metivier.jpg
Venue d’un autre temps, – le siècle de l’avant -,
Je ne me perçois pas encore tout à fait vieille
Car mon cœur bat toujours au rythme de l’enfant
Qui me semble, ma foi, être née de la veille.

En créant pour ma mère un petit compliment,
La chance m’est venue de tutoyer le rêve,
Flirter avec les mots gorgés de jeune sève
Et taquiner les vers … depuis que j’ai dix ans …

J’ai aimé mon travail, celui de secrétaire,
Que le temps m’a ravi, je suis sexagénaire,
Mais la joie m’est venue à la S. P. A. F. Lorraine
Où le poète est roi, la poétesse reine.

Sur des thèmes divers, libre est ma prosodie,
Mais les rimes amies sont si douce caresse
Que viennent les idées, en toute fantaisie,
Pour illustrer la vie, l’amour ou la détresse.
Je ne sais si l’écrit rime un peu, rime à rien,
- Peut-être même est-il tiré par les cheveux - !?
Mais je m’en vais, allant vers l’endroit qui plait bien
Où mes pieds ont compté des artistes nombreux.

Soeurs ennemies

 

La vie a ses miroirs,
ses secrets épars
et par ses secrets,
les chemins et semoirs.

La mort a ses mouroirs,
regrets et départs,
des parts de regret
au jour du dernier soir.

Les anges

Les anges ne lèvent jamais les yeux au ciel,
ils posent un regard bienveillant sur les vivants
et sages voudraient nous voir assagis,
sages comme des images.
Ils ont la candeur attendrie pour attendrir,
rendre la vie plus amour.
Quand ils nous laissent c’est aux anges,
quand ils nous gardent c’est pour le plus sûr destin.
Les anges ne lèvent jamais les yeux au ciel,
ils ont trop à demander au bon Dieu,
droit dans les yeux.

Un sourire

La grâce d’une politesse sans paroles au visage qui
s’ouvre quand l’expression fleurit ou la joie enjouée
à brûler son feu de joie avec l’ambition de séduire
sa bouche élargie à l’explicite.

Alain Bontemps

bontempspidentit.jpg
Meurthe-et-Mosellan, je suis né à Jarny en 1963.
Invalide, je m’adonne à ma passion. 
À ce jour, six recueils ont vu le jour depuis 1997, le dernier en date « Poèmenons-nous », me tient à coeur car il est le fruit de l’envie de parler à la poésie de chacun en jouant du goût pour les harmonies de sens et de musicalité des mots.
Je 
participe a des concours depuis 2008 et ai obtenu:
-un diplôme a Châlons-en-Champagne(Grand prix)
-un prix source poétique(prix de Graffigny)
-une mention honorable au Grand prix des poètes lorrains
- Rose d’or de Rencontres artistiques et littéraires 2010 pour l’ensemble de mon oeuvre.
- Médaille d’argent internationale à l’Académie européenne des arts2009
- 1er membre d’honneur du bleuet international




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