Dédié à Alain Corneau pour son film :
Tous les matins du monde.
<< Chère femme défunte, aimerais-tu t'asseoir
A nouveau dans ce havre où muserait Silène ?
Sous l’empire lustral du bel astre sélène
Ce clos subtil se mue en un vaste encensoir.
Effleurant de son aile un floral ostensoir,
Que révèle à mon deuil cette unique phalène ?
Je songe aux fins accords d’un virtuose hellène…
Or, ma viole aspire à vibrer chaque soir.
Au coeur de cette alcôve, ineffable nymphée,
Tu m’apparais enfin ! Egalerai-je Orphée
Pour retenir ton âme ornant mes voeux secrets ? >>
Distillant sa musique aux indicibles charmes,
De ses yeux son amour s’exhalait en des larmes
Qu’inspirait tendrement le Tombeau des regrets.
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