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Archive journalière du 24 déc 2008

Goût amer

J’ai combattu le silence, en le couvrant de mes mots
J’ai apaisé ton absence, en regardant tes photos.
Il y aura sans doute des sombres soirs
Des jours où il faudra que je lutte.
Je voudrais tant que ces nuits passent vite
Car la joie et la douleur ont la même saveur.
Il y a quelque chose au fond de l’air
Et pourtant ce n’est pas encore l’hiver.
Même les oiseaux ne chantent plus, ils ont tous disparu.
Quel est donc ce goût amer que je garde au fond de moi ?
De mon coeur je rallume quelques souvenirs
Où embaument tièdes et suaves nos étreintes passionnées.
C’est ce passé qui fait ressurgir tout ça !
Tous ces moments sont perdus désormais
Ils naviguent dans mes rêves, il ne me reste plus que ça !

(Extrait du recueil Vent de folie, vent de poésie à paraître en 2009)

Lettre ouverte au Père Noël

Père Noël, Père Noël,
J’espère que du haut de ton ciel
Tu entendras mon appel.
C’est un véritable S.O.S,
Un appel de détresse.
Je sais, je suis un peu en avance,
Mais c’est une chance.
J’ai tant de choses à te demander
Que j’ai peur d’en oublier…
Alors je vais prendre mon temps
Et t’expliquer, tout simplement.
Pour moi, je ne te demande rien.
Je suis choyé, trés entouré,
Par des parents aimants
Et ça, c’est très important.
Alors, père Noël, père Noël,
Surtout n’oublie pas
Tous ces enfants des orphelinats,
Qui ne connaissent pas le bonheur
Et qui pleurent dans leur coeur.
Père Noël, père Noël,
Apporte leur un peu de ta chaleur.
Père Noël, père Noël,
A tous ces enfants des rues
Qui doivent se sentir perdus,
Qui n’ont plus ni père, ni mère,
Qui sont en constante galère,
Ils côtoient la drogue, la prostitution,
De quoi perdre la raison,
Alors père Noël, père Noël,
Apporte leur tout ton soutien,
Ces enfants-là en ont un grand besoin.
Père Noël, père Noël,
N’oublie pas aussi les sans-abri,
Qui meurent dans la solitude et le froid,
Pourquoi tant d’indifférence
Dans notre existence.
Alors père Noël, père Noël,
Offre leur un peu de ta présence.
Tends la main à ces âmes perdues en chemin,
Partage avec eux, sois généreux,
Pour qu’ils ne soient plus malheureux !
Père Noël, père Noël,
Plus de guerres, plus de misère,
Fais de ce monde une belle ronde
Où tous on se prendrait par la main,
On chanterait en coeur le même refrain,
Cette chanson traverserait tous les océans
Et les pays lointains,
Et, sur cette terre,
Il n’y aurait plus de misère.

(Extrait du recueil Vent de folie, vent de poésie à paraître en 2009)

Le soleil, décidément…

Dans la blancheur de l’aube, au seuil d’un jour nouveau,
Devant mes yeux rêveurs que la beauté fascine,
Un long trait vermillon lentement se dessine
Pour former dans les cieux l’éphémère écheveau.

Une lueur saumon festonne les nuages
Avant de se répandre, embrasant l’horizon,
Incendiant la ville à perte de raison,
Offrant à la cité ses plus beaux éclairages.

Puis il s’élève enfin majestueusement,
Symbole permanent de la force tranquille,
Et la lune pleurant une impossible idylle
Se retire en silence au bord du firmament.

Si j’étais le soleil, malgré l’ordre des choses,
Pour l’amour d’un regard je brillerais la nuit,
Illuminant ton cœur d’un sentiment qu’il fuit
Et réchauffant tes reins de mes rais grandioses.
(Extrait de mon recueil Amours Multiples édité en 1999)

A chacun son soleil noir…

A l’heure où le brouillard lentement se retire,
Le ciel se découvrit, déserts incendiés,
Aux yeux des citadins, muets, pétrifiés,
Et la lune versa quelques larmes de cire.

Un sapin, torche vive, agonise au milieu
Des cris de désespoir, des gémissements rauques,
Et sur les bords en feu d’une mare d’eaux glauques,
Je vois un cœur se tordre, ultime écho vers Dieu.

Dans le silence impur de cette fin d’un monde,
Captive d’une cage aux barreaux de cristal,
Devant ce cataclysme à mon amour fatal,
Mon âme gît au fond de ce cloaque immonde.

Alors un soleil noir surgit à l’horizon,
Issu de mes tourments d’un passé solitaire,
Quand la peur me tenaille et m’oblige à me taire,
Et dans le doute, hélas ! vacille ma raison.

(extrait de mon recueil Les Hallucinations édité en 2000)

Le papillon…

photo1.jpg
… de Pascal Kwatkowski.

Soleil noir

De galerie en galerie,
Le silence,
Mémoire des grands fonds,
Erre,
Témoin muet
D’un monde déserté.
La cage à hommes
Ne descendra plus.
Du grand puits
Montent en écho
Des paroles mortes,
Poussières du temps.
Salle des pendus,
La grande horloge
S’est arrêtée.
Les lampes des mineurs,
Lucioles dans la nuit,
Se sont éteintes.
A jamais.
Un soleil noir
Git sur le carreau.
 

Coloriage

Du matin au soir
Mes crayons m’en font voir
De toutes les couleurs!
Quel malheur!
Ils ne font jamais grise mine
Quand ils dessinent
Mais ils sont bien las
Quand la gomme passe.
L’un se taille en douce
Tandis que l’autre tousse.
Un troisième gribouille
Une grosse citrouille.
Le quatrième, bien véloce,
Trace un carrosse!
Mais… voilà qu’ils chahutent!
Le maître me dispute.
C’est mon destin,
Je n’y suis pour rien,
Je ne sais par quel hasard,
Mes crayons sont bien bavards.
 

Pascal Kwatkowski

Je suis est né à Thionville en 1958. Je suis passionné par  la photographie et la poésie.
Je photographie surtout la nature : papillons, chamois, paysages (Alpes, Bretagne…). Je m’intéresse aussi au patrimoine de notre région (industriel, religieux, architectural et naturel).
J’ai présenté des expositions photographiques accompagnées de poésies dans différents lieux d’expositions de Lorraine (Arsenal à Metz, Centre Jacques Brel à Thionville, salle Poirel à Nancy, médiathèques, mairies …).
Actuellement, je réalise des diaporamas, entre photographie et poésie, magie de l’image.
En 1997, j’ai réalisé mon premier livre photographique: MOSELLE
PAYSAGES&LUMIERES DE LORRAINE aux
éditions Pierron (Prix des Conseils Généraux de
la Région Lorraine, mention spéciale photographie).
Avec l’éditeur Serge Domini, j’ai réalisé une dizaine de livres photographiques sur
la Moselle et ses communes.
En octobre 2004, j’ai (auto)publié mon premier recueil de poésies Entre Mer et Montagne aux Presses Littéraires (Grand Prix des Muses du Centre Européen pour
la Promotion des Arts et des Lettres).
Mon deuxième recueil de poésies Mémoire de Fer paru en 2006 porte témoignage et rend hommage aux mineurs et sidérurgistes (Prix Wilfrid Lucas de
la Société des Poètes et Artistes de France).
Mon troisième recueil paru en novembre 2008 le jongleur de mots sensibilise les enfants à la poésie, la nature, la peinture…  

Le flocon d’argent

La nuit tombait sur Décembre et les vitrines répandaient leur halo lumineux sur le trottoir où les passants se hâtaient.
Elle n’attendait plus rien, assise sur le bord des marches devant une boutique,un grand sac posé auprès d’elle.
Ses cheveux d’un gris sale, son vieux manteau élimé, et jusqu’à cette manière de se tenir voûtée, comme totalement immergée en elle même, recentrée sur sa misère… (on dit :  « précarité »…) les passants se faisaient plus rares, c’était l’heure qu’elle redoutait le plus , l’heure  où l’on ressent plus profondément la différence…chacun se presse , pour retrouver l’intimité d’un foyer , le confort , même minimal d’un chez-soi …et la chaleur ! la chaleur qui ; elle le sait , va dans  un trop court moment  , lui faire cruellement , insidieusement défaut…
Sa vie s’est figée sur cette séquence pitoyable, et plus aucun recourt ne lui est possible pour « repasser le film à l’envers » et comme elle le voudrait tant, prendre un chemin de traverse.
Elle en est là de ses pensées lorsque la porte d’un restaurant voisin s’ouvre pour laisser passer ,dans le brouhaha des conversations un groupe de personnes ne lui prêtant pas la moindre attention ….ce qui , d’ailleurs , lui apporte un étrange sentiment de soulagement et la voit s’enfoncer un peu plus dans l’ombre ; lorsque le dernier des convives s’arrête devant elle, lui tendant une pièce de monnaie.
Interdite elle lève les yeux et, stupéfaite, a beaucoup de peine à contenir son émotion…Dans son esprit le temps défile et sa mémoire la ramène aux jours de sa jeunesse, quelques trente années plus tôt…
Alors, les jours étaient pleins de soleil ! Sa jeunesse, sa beauté lui étaient éternels tout comme l’insouciance dans laquelle baignaient ses jours. Tellement heureuse, si vive, si sure d’elle que tout lui souriait !
C’était le temps doré où elle l’admirait tant, lui, si plein de vie et de talent, débordant de joie de vivre et pressentant obscurément que le cours de sa destinée s’inscrirait en lettres d’or !
Elle suivait avec passion chaque étape de la légende qu’elle voyait s’écrire avec émerveillement,mais répugnait à se comporter en « groupie », quémandant des autographes et des photos .
Pourtant, un jour,elle s’était enhardie jusqu’à faire un geste qu’il avait aimé puisqu’un bref sourire s’était inscrit dans ses yeux à son départ…
Voila ce qu’étaient ses pensées, à la vitesse où l’on voit,  lorsque l’on joue sa vie, celle-ci défiler devant soi.
Alors, prenant la main que l’on venait de lui tendre,elle dit :
___Merci ! Vous savez, je suis un peu sorcière…laissez-moi regarder les lignes de votre main.
Amusé, il lui abandonna sa main qu’elle prit en tremblant…et sans lever des yeux pleins de larmes,elle dit d’une voix qu’elle sut rendre anodine :
___Il y a trente ans, une jeune femme vous donna un flocon d’argent. Un flocon  monté en breloque.
et elle entendit, bouleversée,cette réponse :
___Je l’ai toujours !
Perplexe,il regarda cette femme voûtée,qui n’osait croiser son regard…le temps pressait,ses amis s’étaient éloignés : il hâta le pas et disparut dans la nuit.
Elle,lentement, leva les yeux : le ciel était plein d’étoiles…et il ne ferait pas si froid cette nuit !
Voyant quelques passants arriver à quelques pas d’elle, elle prit dans son sac son portefeuille vide et, l’appliquant à son oreille , s’engagea dans une conversation animée, laissant croire qu’elle attendait avec impatience que l’on vienne la chercher.

Joëlle di SANGRO




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