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Archive journalière du 17 déc 2008

Adresse à Paul Verlaine (né à Metz)


La ville où tu naquis a soigné ses attraits:
Ton regard de cent ans la reconnaîtrait-il
De ruelles en rues où tu partais, agile,
Au printemps de ta vie, entre fleuve et Palais? 

Suis-moi dans ta cité au siècle finissant,
Et marchons tous les deux pour enjamber le temps:
Voici les lieux, poète, où ta muse enfantine
Accoucha ton talent, guida ta main mutine.

Etait-ce la Jurue où vous caracoliez,
Retour par la Taison puis par la Pierre-Hardie,
Recherchant pour tes vers la musicalité
De sons nouveaux, exquis, de voix en harmonie?

Couriez-vous rue des Murs, en surplomb de la Seille,
A travers Metz, heureux, au bord de la Moselle,
Pour rentrer à mi-aube, les yeux lourds de sommeil,
Enivrés par la nuit, l’écho, la ritournelle ?

Rassure-toi! Les vieux veilleurs sont aux aguets,
Bien campés sur leur roc: clochers et cathédrale
Restent précieux jalons, de Saint Quentin au Val
Pour l’ami de passage ou l’hôte fatigué.

Pour eux toujours l’éclat des vieilles pierres blondes
Nimbe les soirs d’été dans un discret halo;
Illuminées la nuit, elles embrasent l’eau
Et pour mieux vous happer, noient leur feu dans les ondes.

Tu te souviens encor’ du sabot des chevaux
Portant les officiers en habit de parade,
Frôlant la robe enflée des magistrats bien trop
Pressés pour regarder passer la cavalcade.

Mais tu n’as pas connu les pavés sous la botte
Défilant place d’Arme, en feldgrau insolent,
Verdun, la barbarie, ou l’horreur des déments,
L’engrenage infernal que l’irraison emporte.

Par delà les saisons et ce temps de souffrance
Ta ville a résisté puis conquis sa noblesse,
A traversé l’Histoire aux marches de la France
Et fait fleurir ton nom en lettres d’allégresse.

Aujourd’hui les amants, au pied de l’Esplanade,
Pour accorder leur cœur à leurs émois naissants
Célèbrent tes refrains en joyeuse ballade
Et te lient à leur vie en d’éternels serments.

Armand Bemer

armandbemerportrait.jpg
Armand BEMER                 Grand Prix des Poètes Lorrains 2004

J’écris de la poésie depuis mon adolescence, depuis la découverte des poètes de la Pléiade dans le mythique « Lagarde et Michard » de mes années d’études au Lycée Charlemagne de Thionville (1960-1967). J’ai renoué avec l’écriture à la faveur de divers concours de poésie dans les années 1990. Dans les années 2000, j’ai eu la chance d’être primé à plusieurs reprises lors de concours SPAF ou par d’autres sociétés (SPF, APAC, CEPAL). Il m’arrive aussi d’écrire des nouvelles, des contes, des chroniques.
Dans un poème, j’apprécie le rythme, la musique, les images, la capacité à émouvoir, la forme, le choix du vocabulaire. Je goûte, et j’écris aussi, la poésie en langues étrangères : anglais, espagnol, allemand, francique luxembourgeois.
Sensible à  Shakespeare, Keats, Yeats, Robert Frost, Walt Whitman, Federico Garcia Lorca, Rilke, Schiller, Tagore, Emily Dickinson.
Une maxime :
« Un poème est une peinture invisible ; une peinture est un poème visible » (peintre chinois du XI è s).
Mes centres d’intérêt : photographie, nature, écologie, écriture, linguistique, patrimoine, ce qui relie les hommes entre eux, ce qui nous relie à notre petite planète bleue. 

Professeur d’anglais, ce qui ne m’empêche pas de défendre les langues régionales, patois et autres idiomes menacés d’extinction. Savez-vous combien il y a de langues en Afrique ?
Publications :
Alphabécéd’Airs (épuisé)
Palettes,  Grand Prix des Poètes Lorrains, 2004
Passerelles de Vous à Moi, éd. Les Presses Littéraires, 2005
Ailleurs Aussi le Vent, éd. Les Presses Littéraires, 2007 




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